Hans Hartung

1904 (Leipzig) / 1989 (Antibes)

Les espaces d’Hartung se constituent d’un mouvement dont l’origine automatique préside à l’émergence d’une écriture composée de croix, de barres, de paraphes, d’écheveaux, de biffures et de griffures en diagonales. Marques et taches associées ou dissociées sont quelquefois si envahissantes qu’elles occupent toute la surface du support : lignes brisées, instantanées, rayures, masse compacte souvent circulaire ou ovale, fond sans fin, indistinct et mouvant s’accordent pour créer la lumière qui enveloppe et rayonne à la fois, baignant poétiquement tous les éléments du tableau dans une clarté où les noirs sont essentiels à la tonalité ! À propos de l’aspect méditatif de ses œuvres, il déclare : « Je n’exclue pas le fait de voir, au contraire, mais la vue n’est pas notre seul mode de connaissance. Nous avons bien d’autres manières de connaître, le peintre veut rendre compte de tout ce qui constitue l’expérience de la vie ; notre entourage, nous-mêmes, tout ce qui concourt à former notre connaissance du monde, toutes nos émotions. » Il explique pourtant que sa peinture n’est pas une projection psychique directe et déclare : « Un cri, pas exemple, ce n’est pas de l’art. Un cri, ce n’est rien encore… »



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Issue 75








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Hans Hartung : les Aléas d’une réception


Annie Claustres Éditions Les Presses du réel De Hans Hartung (1904-1989), on savait jusqu'alors qu'il était l'un des peintres emblématiques de la deuxième génération de l'abstraction. Représentant de l'expressionnisme gestuel, il avait eu une reconnaissance paradoxale, souvent cité comme un artiste incontournable de l'après-guerre mais oublié quant aux études approfondies. Il man ...

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