L’atelier d’Henri Landier est l’un de ces lieux où le passé d’un quartier se conjugue à l’évidence du présent. Marqueur d’une identité mise à mal, il surgit comme une réminiscence de la bohème montmartroise, à deux pas des anciens bateaux-lavoirs, des ateliers de Renoir ou de Toulouse-Lautrec, sur les flancs de la butte. Il faut dire que, si Henri Landier a su conserver son indépendance en ouvrant son propre espace il y a trente-cinq ans, il a également eu à affronter la misère durant sa jeunesse parisienne, dont les affres l’ont conduit à s’engager dans la marine, lui qui aspirait à vivre de son art, plus exactement de la gravure, qu’il n’a jamais cessé de pratiquer. Pour exposer aujourd’hui des tableaux élégiaques, et parfois fantasques, à l’instar de L’homme-perroquet ou des vues d’architectures glanées à Venise, où l’éclat de la couleur le dispute à l’intensité d’une lumière franche, la joie de vivre n’a pas l’exclusive du peintre.

Extrait de l'article de Tom Laurent publié dans le N°41 de la revue Art Absolument: parution le 22 avril 2011

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