En songeant à l’artiste Eugène Dodeigne, on pourrait imaginer entrevoir un homme à la stature impressionnante tant l'affrontement avec la matière semble palpable. Historiquement, c’est à partir de 1955 qu'il commence à travailler la pierre qui deviendra très vite le matériau essentiel de son travail. Des œuvres ou des corps volumineux, la chair lacérée dans ses dessins au fusain, tourmentée sous les coups de sa pratique de la taille directe. Dans ses sculptures, la pierre éclatée laisse libre champ à une figuration défragmentée où l’abrupt se faisant lisse parfois et rappelant alors l’empreinte de Constantin Brancusi. Eugène Dodeigne confie que c’est cette observation du maître qui lui aurait révélée la pierre. L’exposition permettra de découvrir l’exploitation d’un corps monumental qui vue dans tous ses états nous semble parfois davantage rachitique et souffreteux.
C.H

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