Si elle est tardive, la rétrospective de Takesada Matsutani au Centre Pompidou a le mérite de donner toute la mesure de la puissance plastique des expérimentations que mène ce Japonais de Paris depuis le début des années 1960.

« Comment avoir ignoré pendant tant d’années qu’un pareil artiste et son épouse aient élu domicile à Paris pour y accomplir une œuvre si puissamment originale ? », s’interrogent conjointement Serge Lasvignes et Bernard Blistène, aux commandes du Centre Pompidou, qui vient de recevoir une donation de 22 de ses œuvres tandis qu’un ensemble de ses gravures est rentré dans les collections de l’INHA. De fait, Matsutani a fait de la capitale française sa base à partir de 1966 et y a développé une œuvre au long cours, le plus souvent en toute discrétion. C’est à New York en 2013, à la Biennale de Venise en 2017 et au musée Soulages de Rodez l’année dernière que son œuvre a été exposé à une très large lumière, mais sa genèse se situe à Osaka, où il naît en 1939 et qui voit s’activer à partir des années 1950 un groupe d’avant-garde mené par Jir? Yoshihara, peintre proche de Foujita.

Extrait de l'article de Tom Laurent,publié dans le N°89 de la revue Art Absolument. Parution le 19 juillet 2019

Site de l'exposition