À première vue, Francis Bacon (1909-1992) et Bruce Nauman, c’est le jour et la nuit. L’un est peintre, rattaché à contre-courant à la grande histoire de la peinture, voire de la figuration, tout en les ayant libérées dans un expressionnisme particulier. Le second, un pur représentant de l’art américain des années 1970, multipliant les médiums et pionnier de l’art vidéo — armé du tout nouveau Portapak de Sony —, de la performance et du néon dans des interrogations mêlant le langage et le corps. « L’époque est aux grandes narrations, aux thématiques larges, et je crois aux parentés d’artistes », reconnaît Cécile Debray, la nouvelle directrice de l’Orangerie et commissaire invitée. « Cette exposition est un pas de côté par rapport à une vision purement rattachée à l’histoire de l’art. » Ce qu’elle nuance immédiatement : « Ce rapprochement n’est pas gratuit non plus. Bacon et Nauman sont deux artistes occidentaux, ils ont travaillé dans le même monde. » À certains égards, ce rapprochement rappelle celui qu’avait mené la Fondation Beyeler en 2016 entre Alexander Calder et le duo Peter Fischli / David Weiss.

Extrait de l'article de Clément Thibault publié dans le N°78 de la revue Art Absolument : parution le 13 juillet 2017

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