Artiste itinérante, l'Anglaise Kate MccGwire travaille sur sa péniche-atelier. Sillonnant d'habitude les bords de la Tamise, la voilà qui jette l'ancre prés de la Seine, le temps d'une exposition de ses œuvres les plus récentes à la Galerie Particulière. Ses sculptures, dans leur écrin de verre, interpellent par la minutie de leur réalisation. Travaillant à partir de blocs de mousse recouverts de feutre, l'artiste recouvre ces formes parfois serpentines, parfois abstraites, d'une couche de plumes de pie, de pigeon ou bien de canard brillantes et immaculées. C'est la deuxième exposition de Kate MccGwire dans cette galerie plutôt renommée pour sa sélection en photographie. Avec une disposition confrontant face à face les œuvres blanches aux noires, comme un lac des cygnes contemporain, ces objets inanimés oscillent entre bestiaire et abstraction formelle. Le médium naturel qu'est la plume y exprime tout son potentiel plastique, dans un travail de réinterprétation. La rigidité de son extrémité, le calamus, amène la contraction esthétique avec la surface lisse et plane de la barbe. Et l'ensemble tend au cabinet de curiosité, au contact de ces objets qui semblent parler un langage étranger sans oublier de séduire l’œil.

Pierre-Quentin DERRIEN

Site de l'exposition