Explorant violemment « les sensations internes du corps » – en commençant par le sien –, Maria Lassnig, la féministe enragée des années 1950 et 60 a pu paraître tout aussi provocante en torturant les fragiles formes féminines et en les soumettant au choc de couleurs explosives. Après avoir côtoyé le surréalisme de Paul Celan et de Benjamin Péret à Paris, mordu dans la chair de l’expressionnisme au sein du « Hundsgruppe » (« Le Groupe des chiens »), Maria poursuit la geste héroïque de Paula Modersohn-Becker. À ses dévastateurs autoportraits frontaux et brutaux, répondent ses figurations de femmes âgées, qui ne portent plus de fruits mais pointent des armes sur elles-mêmes et sur le spectateur.

Extrait de l'article de Emmanuel Daydé publié dans le Numéro 71 de la revue Art Absolument

Site de l'exposition