Découvrant pour la première fois le Havre en 2013, Bernard Plossu est séduit par sa lumière, sans cesse modulée par le vent. À travers son objectif de 50 mm, il fige ce que voit l’œil humain, sans idéalisation ni hiérarchisation, toujours avec la même approche « naïve » : les chantiers des docks sont alors tout aussi légitimes que la tour de l'église Saint-Joseph. Ce matériel lui permet par ailleurs d'immortaliser le mouvement : que ce soit à pied, en voiture ou en train, chaque instant est susceptible d'être photographié, au risque d'un cadrage insolite. Les 104 photographies présentées forment alors un voyage sentimental et intime parmi les reconstructions de l'architecte brutaliste Auguste Perret, les lignes de ces dernières formant des contrastes graphiques avec la brume qui enveloppe la ville.

Extrait de l'article de Marie-Astrid Vandesande paru dans le numéro 69

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