[...]
Philippe Piguet : La dernière série d’images que vous avez réalisée et que vous présentez à la galerie Thessa Herold et à Paris Photo se présente sous l’intitulé générique de Cosmos. Quelle en est l’origine ?

Béatrice Helg. : Elle procède d’un projet que j’ai réalisé, en 2013, dans le cadre du bicentenaire de la naissance de Wagner pour la Fondation Bodmer, près de Genève. Cela a été l’occasion pour moi de réfléchir à l’idée de l’œuvre d’art totale (Gesamtkunstwerk), chère au musicien. J’y ai employé une forme ronde que j’ai mise en jeu dans tout un ensemble de compositions selon les protocoles de travail qui sont les miens...

P.P. : Le choix de cette forme signale un important changement formel au regard de votre démarche. Vous n’y aviez jamais recouru jusqu’à présent. Que s’est-il donc passé ?

B.H. : La forme ronde, c’est une forme parfaite. J’ai toujours essayé de l’utiliser mais je n’étais encore jamais parvenue à satisfaction. Curieusement, c’est en réfléchissant à Wagner, en pensant à sa musique, que la sphère a enfin trouvé sa place dans mon travail. C’est toujours le même univers mais on a l’impression cette fois-ci que le monde est en mouvement, en évolution, parfois même en train de se désagréger. [...]

Extrait de l'entretien entre Philippe Piguet et Béatrice Helg paru dans le numéro 68

Site de l'exposition