Bernard Moninot, professeur à l’École des Beaux-Arts de Paris depuis 2006, y présente son travail sur la perception de la matière à travers le medium du dessin. Son œuvre explore les phénomènes physiques, comme les nuages (À la poursuite des nuages) ou la lumières des étoiles (Décalage vers le rouge). Par le biais d’effets visuels saisissants, il rend visible ces phénomènes immatériels : ombres dessinées et ombres réelles (Dessin sur soie) ou couleurs superposées (Antichambre). L’immatériel dessiné peut aussi se révéler dessinant. Ainsi, dans La mémoire du vent, l’artiste recueille dans une boite de Petri les mouvements saccadés d’une plante soumise aux vents.

Incarnant, selon l’artiste, « le trajet de la pensée en transit » et d’un « art pensé comme moment intermédiaire et lieu d’attente », la série Terminal figure des espaces d’embarquement dans les aéroports. Ces constructions graphiques appellent un regardeur actif pour devenir des espaces mouvants au gré du point de vue adopté. Par l’usage subtil de la superposition et d’une perspective axonométrique – sans point de fuite -, les « machines à voir » de Moninot créent une mobilité du dessin et incitent à celle de la pensée.

Thibault Mirabel

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