De l’absurde, Albert Camus donnait une définition canonique : « c’est la raison lucide qui constate ses limites ». À la galerie des Filles du Calvaire, chacun des 18 artistes contemporains invités s’approprie ce terme, pour mieux le redéfinir et en user. Pour Glen Baxter et Stéphane Bérard, chercher le décalage dans l’association d’une image et de mots revient à troubler notre conception rationnelle du monde. Pierrick Sorin lui, joue sur des mises en scènes du corps dans sa série de vidéos « Pierrick et Jean-Loup » par des postures ou attitudes étranges et insolites qui tendent au grotesque. Enfin, Martin Sastre montre dans son film un gros plan d’une fan éplorée de la pop star pour adolescents Justin Bieber. Cette séquence renvoie inéluctablement à l’outrance de l’idolâtrie. En pointant des non-sens, la pratique de l’absurde serait l’autre voie qui mène à la raison.

Marie Goletti

Site de l'exposition