S’appuyant sur les travaux de Marie-Christine Jaillet, directrice de recherche au CNRS, l’exposition offre une définition contemporaine du « territoire ». Selon la chercheuse, le découpage territorial historique perd tout son sens face à la mobilité qu’offre la modernité. Les six artistes présents tentent de répondre à ces problématiques en représentant des modes de vie qui ne sont plus engendrés par une communauté homogène. Car pour Marie-Christine Jaillet, les liens sociaux ne se créent plus grâce à des rapports de proximité, battant en brèche la notion de « local ». Du côté des artistes, Florim Hasani représente des maisons, lieu repère et instable à la fois. Souvent en cours de construction, elles sont les témoins d’une mémoire, d’une persistance du passé. Claire Lebreton, elle, s’intéresse à travers des volumes et installations en papier de soie blanc à l’utilité du matériau et à la mémoire des objets. Aï Kitahara détache des objets de la vie quotidienne de leur cadre concret, poignées de portes et murs ouvrent alors vers un nouvel espace mental. Ici, le « territoire », dans sa dimension domestique, apparait augmenté par un perpétuel mouvement ponctué de nombreux échanges culturels.

Alexandra Edip

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