Calculable mais irreprésentable, le temps est cette notion que Renaud Auguste-Dormeuil cherche à traduire par sa créativité : ses nouvelles productions en élargissent la perception, à l’image de sa reprise du film « Vertigo » d’Hitchcock dont il abstrait les dialogues, coupant le fil narratif qui justement donne sa temporalité mesurable à cette fiction. Pour l’artiste, la fabrique de l’image est une fiction, justement, dans le sens que l’on confère une visibilité « augmentée » à certains évènements. Au Mac/Val, il suggère une expérience très physique du temps en nous enjoignant à faire le tour d’un tronc d’une grande largeur, dont la tranche supérieure n’est visible que d’un point situé en hauteur. Par ce type de parcours, Renaud Auguste-Dormeuil hiérarchise les données spatiales et temporelles de façon inédite, de même qu’à la Fondation Ricard, ce sont les gardiens dont les mouvements sont chorégraphiés, introduisant un filtre supplémentaire à l’appréhension des œuvres elles-mêmes. Si les premières préoccupations de Renaud Auguste-Dormeuil étaient essentiellement tournées vers le contrôle social avec les systèmes d’informations et de surveillance, comme visible dans une œuvre au Mac/Val, il se tourne aujourd’hui vers des œuvres occultant une part du réel pour en faire surgir une autre.

Marie-Aude Régnier

Une exposition visible également à la fondation d'entreprise Ricard jusqu'au 25/01/2014.

Site de l'exposition