Dans un parcours imaginé par David Dubois, la commissaire d’exposition et critique d’art Alexandra Fau invite à renouveler le regard porté sur les objets du quotidien, et à lui donner un caractère d’empathie. L’exposition renvoie à une révolution surréaliste, dont on sait la place qu’elle confère à l’objet, où l’inerte prend vie et l’usuel devient facétieux. Inversant le rapport de force existant entre chose et être, « La tyrannie des objets » incite à une réflexion : les objets qui nous entourent se seraient émancipés et, tout comme leurs propriétaires, sujets à la névrose. Objets d’art et design se côtoient ici : c’est ainsi que les designers italiens Achille & Pier Giacomo Castiglioni reprennent le principe du culbuto pour éjecter l’usager avec Le Siége Siella, et s’affirmer en tant que forme, expulsant sa propre fonction. L’objet devient un être de pensée à part entière et se rebelle contre toute servitude, quand artistes et designers imaginent ces objets pour les rendre intelligents et déjouer nos plans? Dans l’œuvre de Philippe Ramette À contre courant, l’homme est soutenu par une barre d’acier et lutte contre le vent contraire produit d’un puissant ventilateur. Ici, l’objet a la maîtrise par ses fonctions décuplées, un pouvoir que l’homme ne peut défier. Parmi les œuvres présentées, on compte celles d’artistes tels Alexandre singh, Didier Faustino, Noam Toran, Julie Bena, Wesley Meuris, Haegue Yang et de designers comme Serge Mouille, Jurgen Bey, Dunne & Raby…

Marie-Aude Régnier

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