La réflexion que Carole Benzaken mène par le truchement de la peinture porte sur le trouble de la représentation du réel et la perception que l’on en a. Au travers d’un ensemble de travaux questionnant le statut de l’image, l’artiste convoque le hors-champ du tableau et ne cesse d’osciller entre figuration et abstraction. Si les motifs végétaux fournissent la matière première de ses réalisations récentes, Benzaken cisaille la figure de l’arbre pour nous guider vers une vision plus atmosphérique de celui ci. Notamment dans la série des Od drzwi do drzwi (De porte en porte), où l’artiste en appelle à un mouvement immobile du spectateur, jouant sur la perception du figé et de l’accéléré. L’image source, de l’ordre d’un « road movie » représentant des arbres en hiver, se transforme en vision fulgurante. Dans la même optique, son œuvre Les Magnolias actualise la calligraphie à l’encre de Chine, rehaussée au crayon de couleur et feuilletée dans du verre.
Dans un second espace, à l’occasion des 20 ans de collaboration entre Carole Benzaken et la galerie Nathalie Obadia, l’artiste a choisi de présenter un ensemble de travaux (Autoportaits) reprenant le motif de la tulipe, dont elle avait l’usage au début de sa carrière.

Marie-Aude Régnier

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