Manet – Ritorno a Venezia
L'exposition
[...] Manet reprend le dispositif global du Titien : nu du corps en diagonale sur son tapis de draps, cloison de gauche avec sa draperie découpant la scène, même geste du bras sur le sexe. Mais tout a changé. Le chien dormant, signe du bonheur conjugal, est devenu un chat noir baudelairien hérissé d’épouvante, et la lumière dorée est désormais froide et violente. Plus de perspective, mais l’aplat de la servante noire surgissant avec son immense bouquet de fleurs, sorte de vanité florale, qui renvoie à toutes les natures mortes de Manet. Sans érotisme immédiat, sans mystère, désacralisée, l’Olympia est tout entière dans son regard, celui de Victorine Meurent. Un regard frontal, fixe, dénué de toute psychologie et tourné vers le hors champ du spectateur. Dans ce que Michael Fried appelle « le maniement inexpressif de la peinture » naît le modernisme de Manet. [...]
Christine Buci-Glucksmann
Extrait de l'article de Christine Buci-Glucksmann, publié dans le N°54, parution le 28 juin 2013.
Christine Buci-Glucksmann
Extrait de l'article de Christine Buci-Glucksmann, publié dans le N°54, parution le 28 juin 2013.
Quand
24/04/2013 - 18/08/2013