Les « Drapés » de Najia Mehadji s’offrent à voir comme les réminiscences de « morceaux » de peinture, à l’instar de ceux représentant le manteau de la Vierge dont les plis et replis disent tant la virtuosité de l’artiste que son engagement physique. Cette série a été entamée en 2012 à la suite de travaux réalisés entre son atelier d’Essaouira et celui de Paris à partir de 2008 : les « Volutes » et « Arabesques », puis les « Mystic Dance », qui se rapprochent de l’art calligraphique, transcriptions visuelles de la parole et du souffle, emplies de vitalité. Formes dansantes, à la manière de transes soufies, elles puisent dans l’ornemental et le minimalisme, deux éléments capitaux dans l’art islamique. Ces accents décoratifs, loin de faire fi du monde, en célèbrent la beauté, et opposent l’acte créateur comme une manière de résister à ses drames.