Le Théorème de Néfertiti. Itinéraires de l'œuvre d'art : la création des icônes
L'exposition
Tom Laurent : L’exposition que vous proposez met en perspective les différents processus d’appropriation des objets d’art. Pourquoi le Buste de Néfertiti en est-il le point de départ ?
Sam Bardaouil : Ce choix du Buste de Néfertiti fonctionne comme une métaphore. Nous souhaitons avant tout démontrer comment les œuvres d’art peuvent être regardées et utilisées dans la construction de l’image d’autres cultures. Ce qui nous intéresse est la manière dont le contexte, qu’il soit celui du musée ou celui de la sphère publique, agit sur le sens d’une œuvre d’art et produit des clichés et des récits. Le Buste de Néfertiti est un bon exemple de ce processus. Il a été créé par Thoutmôsis, sculpteur préféré d’Akhenaton, au sein de son atelier à Amarna. Mais, avec le temps, l’ensemble des chapitres de sa vie et de la vie de l’œuvre est tombé dans l’oubli. Par exemple, la discussion autour du fait de savoir à qui appartient cette œuvre, entre l’Égypte et l’Allemagne. La manière dont elle a pu faire l’objet d’appropriations diverses nous a paru être un excellent exemple pour développer les thèmes de l’exposition.
Till Fellrath : Par ailleurs, l’Égypte en soi est plutôt un exemple pour un propos plus large. Notre exposition parle des appropriations des cultures à travers le prisme des objets d’art. Dans le monde entier, en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, se pose la question des stéréotypes culturels. L’Égypte est peut-être le lieu où ces clichés sont les plus importants. Les pyramides et les pharaons en font partie pour la plupart des gens, ou la révolution pour le moment contemporain. L’image que l’on a de l’Égypte est très claire à ce propos, beaucoup plus que pour la Syrie, par exemple. Le Buste de Néfertiti correspond au choix d’une œuvre iconique de l’Égypte, mais c’est également un objet qui s’inscrit dans l’Histoire. Ce buste parle de la période antique et nous raconte la manière dont l’artiste l’a créé, d’un point de vue formel et technique. Pendant deux mille ans, l’œuvre était enterrée, comme cachée aux regards, et elle nous parle aujourd’hui de ce moment. Sa découverte et son excavation sont intervenues il y a cent ans, et revenir sur ce temps permet de comprendre ce qui s’est passé durant la colonisation et depuis. Il s’agit donc de créer de nouvelles narrations autour de l’ensemble de cette histoire.
Sam Bardaouil : Ce choix du Buste de Néfertiti fonctionne comme une métaphore. Nous souhaitons avant tout démontrer comment les œuvres d’art peuvent être regardées et utilisées dans la construction de l’image d’autres cultures. Ce qui nous intéresse est la manière dont le contexte, qu’il soit celui du musée ou celui de la sphère publique, agit sur le sens d’une œuvre d’art et produit des clichés et des récits. Le Buste de Néfertiti est un bon exemple de ce processus. Il a été créé par Thoutmôsis, sculpteur préféré d’Akhenaton, au sein de son atelier à Amarna. Mais, avec le temps, l’ensemble des chapitres de sa vie et de la vie de l’œuvre est tombé dans l’oubli. Par exemple, la discussion autour du fait de savoir à qui appartient cette œuvre, entre l’Égypte et l’Allemagne. La manière dont elle a pu faire l’objet d’appropriations diverses nous a paru être un excellent exemple pour développer les thèmes de l’exposition.
Till Fellrath : Par ailleurs, l’Égypte en soi est plutôt un exemple pour un propos plus large. Notre exposition parle des appropriations des cultures à travers le prisme des objets d’art. Dans le monde entier, en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, se pose la question des stéréotypes culturels. L’Égypte est peut-être le lieu où ces clichés sont les plus importants. Les pyramides et les pharaons en font partie pour la plupart des gens, ou la révolution pour le moment contemporain. L’image que l’on a de l’Égypte est très claire à ce propos, beaucoup plus que pour la Syrie, par exemple. Le Buste de Néfertiti correspond au choix d’une œuvre iconique de l’Égypte, mais c’est également un objet qui s’inscrit dans l’Histoire. Ce buste parle de la période antique et nous raconte la manière dont l’artiste l’a créé, d’un point de vue formel et technique. Pendant deux mille ans, l’œuvre était enterrée, comme cachée aux regards, et elle nous parle aujourd’hui de ce moment. Sa découverte et son excavation sont intervenues il y a cent ans, et revenir sur ce temps permet de comprendre ce qui s’est passé durant la colonisation et depuis. Il s’agit donc de créer de nouvelles narrations autour de l’ensemble de cette histoire.
Quand
23/04/2013 - 08/09/2013