Tom Laurent : L’exposition célèbre 25 ans de créativité arabe mais également les 25 ans de l’Institut du monde arabe. Pourquoi ce choix de l’art contemporain ?

Aurélie Clemente-Ruiz : Pour les 25 ans de l’Institut du monde arabe, l’idée d’une grande exposition est rapidement venue pour mettre en avant cet anniversaire. Quant à l’art contemporain, il s’agissait non pas de porter un regard rétrospectif sur le passé de l’Institut du monde arabe dans ce domaine, bien que cela fasse 25 années que nous organisons des expositions d’art contemporain. Le parti pris de l’exposition tient en cela : où en est l’art contemporain au sein du monde arabe? Et bien plus par rapport au présent et à l’avenir qu’au passé. Il faut néanmoins rappeler que l’Institut a été la première institution à montrer de l’art contemporain en provenance de ces régions, qui plus est à Paris, et nous sommes donc des précurseurs en ce qui concerne ces artistes et leur créativité, bien avant la vague qui touche aujourd’hui l’art contemporain arabe. Cela leur a permis d’avoir une forme de visibilité, très importante, ainsi que de parler de leur pays ou de leur culture, au-delà des frontières du monde arabe, à travers des problématiques ancrées dans l’aujourd’hui, et plus seulement à travers des faits de civilisation ayant eu cours il y a 500, 1000 ou 2000 ans. En 25 années d’existence, l’IMA a présenté plus d’une centaine d’expositions d’art contemporain arabe alors même que très peu s’y intéressaient. Pour notre anniversaire, il semblait essentiel de mettre en avant ce rôle précurseur que nous souhaitons poursuivre et même accentuer à l’avenir.

Extrait d'un entretien avec Aurélie Clemente-Ruiz, directrice du département des expositions de l'Institut du monde arabe, par Tom Laurent, publié dans le numéro spécial de revue Art Absolument, à paraître.