Max Savy, avec son jeu de couleurs chaudes, d’ocres et de bruns, et son trait épuré, parvient à créer un univers poétique sous un aspect de naïve simplicité. Ses scènes bucoliques et paysannes ainsi que sa représentation vertigineuse des montagnes des Corbières, mêlent subtilement figuration et touches de surréalisme au détour de la forme énigmatique d’un rocher ou de la luminosité de la peau d’un baigneur. Il y a quelque chose de saisissant dans ses toiles faussement tranquilles et statiques, une sorte de mystique derrière ces corps vigoureux et ses visages tout juste esquissés. Les monts surplombent fréquemment les hommes et les femmes courbés sur la terre et ce jeu d’échelles ne fait qu’accentuer la sensation d’instant suspendu, parfois léger mais souvent oppressant.

Pauline Verduzier

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