Le travail de Michel Blazy, principalement pensé autour d'objets et d'éléments de la vie quotidienne détournés et sublimés, est une expérimentation continue sur la matière. Le plasticien, qui a fait de la mousse un de ses ingrédients fétiches ces dernières années, en propose une nouvelle interprétation dans sa dernière installation au Collège des Bernardins. Depuis un échafaudage de plusieurs mètres de haut, des cascades de bulles de savon se déversent en flots ininterrompus sur les vieilles pierres du sol de l’ancienne sacristie. Ce mur éphémère qui meurt et renaît chaque jour (par l'intervention de l'homme et de la machine) se donne à voir comme une sculpture vivante en perpétuelle mutation, qui atteint son apogée à la fin de la journée. Le spectateur, happé à l'intérieur de cet art en mouvement, est comme immergé dans une toile abstraite. Il peut voir dans « Bouquet Final » une métaphore poétique du temps qui passe, du cycle de la vie.

Juliette Deborde

Site de l'exposition