La première exposition posthume de Louttre.B, rend hommage au non-conformisme d’un homme de réflexion. L’artiste abandonne la non-figuration et n’est guère intéressé par les tendances artistiques dominantes de son temps. Il s’attèle au paysage comme genre et privilégie la vitesse, le fugace et l’éphémère. Ainsi les plans semblent glisser, passer selon des temporalités vécues égalant la vitesse d’un train. L’artiste nous projette dans nos souvenirs avec ses tableaux qui semblent se figer sur notre vision intérieur. Serait-ce un peintre de l’intime ? Face à ces sentiments que nous avions naguère et qui s’érode inexorablement, la peinture de Louttre.B se fait l’égale de la poésie de Maurice Fombeure, et veut dire la pluie, le ciel, la terre, le soir, le matin, le soleil, les fleurs. Il construit son espace avec l’héritage du cubisme et de l’exemple de Braque. La densité de ses paysages, la couleur qui les architecture en font des œuvres vivantes et vécues.

Pauline Hodbert