Pour fêter ses cinq ans, la galerie Henri Chartier présente, dans un nouvel espace, les œuvres phares de l’artiste, poète et cinéaste Jean Raine (1927-1986). Figure méconnue du groupe Cobra, ses oeuvres tourmentées sont la traduction plastique des pulsions qui l’animaient. Les quelques 2 000 peintures et dessins qu’a laissé l’artiste sont autant de soubresauts exprimant une originelle animalité, une bestialité. Le corpus présenté à la galerie, constitué d’une trentaine d’œuvres, s’articule autour du pivot qu’est la toile « Fin de comédie » (1971), décor des pièces de Samuel Beckett. Jean Raine posait sur son travail un regard ludique, mais également pétri d’une angoisse lucide, probablement due à ses fréquentations surréalistes, notamment celle de René Magritte, belge tout comme lui.

Romain Arazm