Rare sont les occasions de visiter les collections privée. Pour la durée de l’exposition, l’Institut Néerlandais extrait 110 tableaux de la collection Frits Lugt, de son écrin, l’Hôtel Turgot. Outre l’Age d’or hollandais, noyau du corpus, l’accrochage présente des toiles italiennes, françaises et danoises, brossant un large panorama de la peinture européenne du XVIIe siècle au début du XXe siècle. La collection s’enrichit régulièrement de chefs-d’œuvre, comme ce portrait signé Nicolaes Maes ou une scène mythologique d’Adriaen van der Werff, qui viennent élargir le spectre des genres présentés au fil de l’accrochage.
Cette politique d’acquisition très active depuis deux ans, fait suite au legs de Carlos van Hasset, décédé en 2009 comprenant 60 esquisses à l’huile sur papier. Peu présent dans les collections publiques en France, l’école danoise est dignement représentée avec Johan Thomas Lundbye (1818-1848) et Vilhelmm Kyhn (1819-1903).
L’exceptionnelle nature morte du portraitiste Nicolas de Largillière, l’une de ses premières œuvres datées, semble tutoyer Zeuxis.
Mais l’accrochage s’attache aussi à rendre compte de la peinture hollandaise du XVIIIe siècle, qu’on baptisa « le siècle d’argent » jusqu’aux impressionnistes à l’aube du XXe siècle dont les plus fameux ambassadeurs sont Willem Maris et Jozef Israëls. Spécialement pour l’exposition, plusieurs toiles, dont « Le Baptême de l’eunuque » du maitre de Rembrandt, Pieter Lastman, ont été restaurées. Ce travail a permit de retrouver un chromatisme acidulées emblématique de son style.

Romain Arazm

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