Le dessin, ancré dans la tradition inuit depuis des millénaires, a su trouver un nouveau souffle dans cette société en proie aux affres de la confrontation avec la modernité occidentale. Avec l’arrivée de la technique du transfert peu avant 1959, date à laquelle s’est constituée la première collection d’estampe inuit, s’est formée une solidarité forte autour des ateliers de gravure, comme une réponse fraternelle et courageuse des artistes face à l’adversité. La multiplication des images a permis de conserver et de faire connaître la culture du monde inuit, tout en donnant une plus large part aux interprétations personnelles. C’est donc en se rattachant aux sources les plus traditionnelles qu’a pu se développer une construction spécifique de l’image à l’aune de la modernité. Le chamanisme, l’hybridation, la spiritualité animale sont autant d’éléments culturels dont s’inspirent les artistes inuit dans leurs oeuvres narratives et figuratives. Celles-ci s’imposent par la vitalité de leurs traits et par leur capacité à suggérer l’essentiel : le récit du monde qui donne sens à toute l’existence de la communauté et permet d’en régler les conflits. L’exposition propose notamment des estampes de la fameuse Kenojuak Ashevak, la plus renommée des artistes inuit.

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