Antoine, Louis et Mathieu Le Nain

entre 1597 et 1607 (Laon) / entre 1648 et 1677

Originaires de Laon en Picardie, formés peut-être auprès d’un peintre du foyer haarlémois, et restés attachés à leur terre – du coup plus sensibles à l’esthétique nordique que ne pouvait l’être Valentin –, les trois frères Le Nain, Antoine l’aîné, Louis, le cadet, et Mathieu, le plus jeune, installent leur atelier à Paris en 1629 auprès du milieu flamand, dans l’enclos de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Antoine a beau être le chef d’atelier et ses deux frères de simples compagnons, ils signent leurs toiles du seul patronyme de « Lenain », comme s’il s’agissait d’une firme. Même s’ils exécutent de grands décors religieux pour le couvent des Petits-Augustins ou pour Notre-Dame de Paris, et si l’on signale un portrait – disparu – d’Anne d’Autriche peint par eux, les Le Nain s’adressent avant tout à un public de bourgeois aisés, bien moins haut placés que le roi, la cour et les puissants financiers pour lesquels travaille au même moment Simon Vouet. C’est le goût de ces bourgeois qui se rêvent gentilshommes qui explique l’irruption chez eux d’inimitables représentations paysannes.


Visuel:
Louis le Nain
Famille de paysans.
Vers 1642, huile sur toile, 1,13 x 1,59 cm.
Musée du Louvre, Paris.
© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Jean-Gilles Berizzi



Ses numéros


Numéro 75






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