Anya Belyat-Giunta

1975 (Saint-Pétersbourg, Russie)
Vit à : Paris
Travaille à : Paris
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Amélie Adamo : Que signifie « dessiner » selon toi ?
Anya Belyat-Giunta : Je me souviens d’avoir dessiné, à l’âge de trois ans, un personnage issu d’un conte. La représentation, en volume, était tellement réaliste que j’ai eu peur que la figure me saute dessus. À partir de ce moment-là, je n’ai plus cessé de dessiner mais, par contre, je suis devenue très silencieuse ! Ensuite il y a eu l’exil de ma famille, avec le départ de Russie. Pendant cette époque, le dessin m’habitait et m’aidait à me confronter à la peur de l’inconnu. Depuis il a gardé cette place. J’ai l’impression de n’exister qu’à travers mes dessins.
Le dessin est comme un poil qui traverse la peau de la réalité. Il la perce comme une aiguille et l’éclate, l’éparpille en morceaux. La réalité telle qu’on la connaît n’existe plus. Dessiner pour moi signifie voir dans l’obscurité, guidée par la lumière du trait, ne plus être aveugle. Le dessin ne permet aucune faille, aucune erreur. Je tiens à la justesse du trait car il est porteur des énergies spirituelles. Ces énergies nous donnent des frissons et nous mènent ailleurs, en silence.



Ses numéros


Numéro 63






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