Chaïm Soutine

1893 (Smilovitchi (actuelle Biélorussie)) / 1943 ( Paris)

Indifférent à tous les mouvements artistiques en ébullition durant la première moitié du XXe siècle, l’art de Soutine se concentrerait sur les affects d’un moi profond. Ses natures mortes seraient vues avec les yeux d’un homme qui a faim et le caractère halluciné de ses maigres poissons et de ses poulets au cou bleui découlerait de ses violents maux d’estomac dus à des jeûnes prolongés, qui aboutiront à l’ulcère qui l’emportera. Quant à son strict respect des grands thèmes canoniques de l’Académie, que sont le paysage, le portrait et la nature morte, il faudrait voir dans cet apparent manque d’imagination la marque d’un pur classicisme. Même en regardant les hommes tomber, Soutine reste stable sur ses deux jambes et ses deux yeux pour construire son chaos originel, calculant ses focales comme s’il recommençait la création du monde.



Ses numéros


Numero 49






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